une allée un peu fragile y mène
tout droit
elle se fait plus étroite
le gravier presque trop propre
glané aux rivières
et au-dessus duquel se croisèrent truites et chevesnes
a été remplacé par d’obscurs cailloux de remblai
où mes pieds appréhendent
de poser un pas puis l’autre
les chevilles grincent
je ne suis pas pressé
mais il faut avancer (loi de nature)
je hausse les épaules
et je chante la joie pour tenir l’allure obligée
j’envie les collines qui enlacent
le château des ombres
elles semblent le dominer
je rêve de leurs pentes faciles
que je dévalerais à perdre haleine
mon chant s’aggrave encore
voix blanche
elle résonne en écho
et
miroir de ma voix proche très proche désormais
la façade du château
à deux pas
renvoie fidèlement
l’éphémère mélodie de mes cordes vocales
soudain amplifiée
très grave ironie de la meulière contre le vivant