les arbres en frissonnent toujours
ce retour de novembre en avril
la pluie morne coléreuse
affole le revers de mon col
la glace me glisse au dos
là où l’épine dorsale frémit
et le vent enragé me fouette aux joues
l’évidence du pas bienheureux
que j’attendais sûr de la saison
et ouvert à la brise à la voix claire
se fait souffle de mort
brise présage de mes pas en misère
c’est affaire de patience
l’attente murmure une voix
consolante insistante
(c’est la déesse à Ulysse)
attends encore dit-elle
le voyage des jours ne fourvoie
que ceux qui protestent
aime ces moments qui ménagent
des horizons intérieurs où dort
tranquille la joie d’être en vie
et seulement cette pensée
qu’on oublie à chaque aube
et qui revient sur l’oreiller
comme un refrain chaque soir