instants

l’éclat crème de la croisée close
suggère un chant si banal et droit
que la tension de la peau qui me tenait
s’efface laissant place à des pas
ponctuant les secondes velours et joie

plus de glas même au loisir ouvert
où j’erre passant le chenal du jour
voici que l’action découvre le beau et que naît
sur cette place un sens que je n’attendais pas
situant ma ronde du jour dans la loi

le la du thème se défroisse et j’ose
penser que la terre s’installe à son tour
dans la révolution du beau là sur la haie
où la glace mordait avant que le froid
et l’an fondent pour s’enfouir ici ou là

l’aplat des ciels se creuse et pose
sur l’air un franc et calme émoi
où la passion très tôt renaît au vrai
grâce aux instants où l’on s’embrasse en joie
remuant les atours du bout des doigts

l’éclat des mêmes pensées roses
allège le temps souvent pâle et froid
si bien que la maison des os qu’enchaînait
l’acide des ans se tasse et se tait loin de moi
n’inquiétant plus ni ce jour ni ma joie