il semble
que le temps refuse de passer
c’est l’août immobile
impérieux
lorsque j’étais en Avignon juillet fluide
les cigales battaient la mesure de chaque seconde
en noir et blanc métalliques et sûres
or la nuit qui désormais frissonne d’étoiles filantes
se fait minérale
je redoute les halliers trop touffus
portant dans l’ombre un deuil
impénétrable
bien sûr la peau me va sous la brise
c’est ma voile de vie
qui bat sur les désirs
et pourtant ça bouge
la belle saison vacille
sur le piedestal des mois
elle parade à l’excès s’amusant
des rires perdus en route
je vois bien à l’empressement des hirondelles
qui s’alignent
que la machine ronde roule sa bosse
en sous-main
vieille terre chaude de rayons qui s’inclinent
l’orbe tourne
contre le sourire qui me pousse
grossière illusion
à me croire encore dans l’éternel printemps