la nuque de la belle saison
bascule vers l”avant
l’été sera désormais le passé d’être
puisque tu as voulu nous quitter
les paupières à jamais abaissées
respiration suspendue
souffle cloué sur le tronc du corps
vois nous
nous allons ces jours-ci au déclin de septembre
douce pente lente en hommage
à ton dernier été
je suis du regard chaque soir ce soleil vigoureux
qui se plaque sur les toits et les chaumes
sorte de doré aventureux
reflet d’un miroir arrière
où la saison s’observe narcissique
dernière douceur du temps
le vent fraîchit les cols
mais tu connais ce froid
c’est le même en tes veines et sur ma peau
allons
nous étions fragiles
et nous avons fait semblant de ne pas le savoir
tu es partie devant
nous laissant là debout
en larmes et désarmés
songeant que la saison des corps qui dorment sur le sable
ressemble curieusement à celle des dalles glacées