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séparés
pose ton doigt sur la bouche
cesse de chuchoter
tout a fui
l’air vibre en vain
les lèvres tombent
demain est un autre silence
que sont les amis devenus
les routes partent vides
vers l’horizon proche inatteignable
ma mie pleure au village
j’ignore si elle m’entend
mais je devine que sa présence
avance là-bas en robe bleue
plis à peine froissés
sous les charmilles interdites
visitées des bouvreuils et des verdiers
elle se souvient du temps
des chants à gorge pleine
où plus grands que le monde
nous nourrissions l’espérance
de marcher côte à côte
libres de tout
insatiables
vers l’infini couché des nuits