éveil

          pousser la porte
qui grince en ouvrant sur le soleil
          très antique explosion
d’une journée neuve juste froide
          comme il faut
le saut du seuil est un accueil
          salut des perce-neiges
qui têtes courbées en abat-jours
          se déplient sous l’air cru
et persistent modestes malgré le gel de nuit

          regarde vers le ciel
crie l’ange à mes yeux endormis
          encore collés des rêves
je revois l’ocre thé puis le pain
          remâché distraitement
tant j’étais attentif aux appels des moineaux
          regarde reprend-t-il
toits cimes sapins et cathédrale
          tout est repeint de bleu
les blés s’allument aux ornières

du bout des pas le temps de vivre est décompté
          c’est la vieille loi
soufflée par la visiteuse qui claque la porte