être la terre et le temps
avancer comme elle sur les chemins encore drus et perdre sa voix pour la retrouver plus loin car il faut se taire pour que la parole s’élève dans les pages
être le son et le sol
résonner en syllabes craquantes pour crevant le silence donner à voir le réel à travers le tamis insensé des vocables ténus qui deviennent tangibles pourtant
être le vif et la voix
revenir sur la vibration de l’air alors que ce ne sont que des feuilles de carnet volées aux arbres mais débordant d’échos perçus dans les cimes
être l’ici et le midi
retrouver le méridien à travers sa progression de visiteuse et se dire que chaque lieu peut être partout du moment qu’elle se pose
être la dame et l’ange
écouter la rencontre de la terre et du ciel déflagrations communiquant véritablement alors que ces murmures presque muets miment en fait une absence
être réel et rêvé
avancer comme elle donc sur les voies musicales sa présence bleue aux cheveux son profil de fresque et son aube blanche piquetée de bleu encore dirait-on en fait une immense présence
être changeante et choisie
incarner dans l’absence le mouvement incessant du temps où l’on se croise se reconnaît s’élit et reprendre dans la glissade filée des syllabes tous les non dits
être charme et chaleur
ressusciter en plein vent l’espérance du verbe aiguille et foin je sais bien mais le côtoiement des mélodies fait renaître tant de rouge aux joues qu’on en est ébloui
Ce poème est magnifique, semblable à une chanson.
Il ne reste plus qu’à rêver à quelques notes de musique pour l’accompagner.
Bien à vous,