Départ 3 et 4

3

à son grand étonnement 

il s’attarde sur les feuilles vétustes

cornées de plaintes

il écoute le vieil été

tombé en miettes

ce qui l’encourage à allonger le pas

il vise une maison délabrée

où il fera bon se lover

quelques œufs de février

grésilleront dans la poêle de cuivre

 il voudrait tant se nourrir chichement 

d’eau et de quelques herbes 

dans un baraquement d’après-guerre

hanté des araignées qui ont tout vu

4

sur la crête contre le vent

la machine de vivre le soutient

la chandeleur le fixe

dans la rudesse il apprécie

l’effort où l’on chante 

en sa gorge revenue des peurs

des airs qui se nourrissaient du silence

 et voici que vivement stimulée

revient la teinte rouge des grands troncs

il en appelle à la mer

tu te souviens 

murmure-t-il l’imaginant

hautement furieuse

noire du ressac