quand on part
si l’on part vraiment
c’est sans but
la braise couve sous les semelles
les oiseaux habitués à partir
semblent flotter sur place
au regard de l’entêtement
de celui qui enfant déjà
chantait sur les coteaux
marchait dans les flaques
vers le couchant
quand la lumière gagnée
guidait sa fuite
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des pommes et des baies
en ce jour aimantent ses pas
son affaire est au souffle
l’histoire se fait sur son passage
ce qu’il voit il le vit
et les mots comme les pas
filent vite
s’alignent sur sa respiration
il a gardé la prophétie
qu’il s’était faite par devers soi .
il s’y projette
en cet hiver transparent
glissant sur les cristaux de nuit
des étangs endormis