Demeure 1
le voilà installé
il y fait du feu chasse les souris
demeure
dort le lit tourné vers la source
demande à un chat de hasard
de l’honorer de sa présence
promet à la propriétaire de traire la vache
il fait du beurre du fromage
chante ravaude ses fripes
sa chance est au printemps
joies des soirées des réveils
vie première près des grenouilles folles
rythmée par les coups de pied de la vache
contre le mur où il repose
Demeure 2
enfin la peur ne parvient plus à monter
la nuit il s’exerce aux fantômes
sous les brumes graves du vallon
où il tomba
il erre de ça de là la vie est possible
et même respirer déplier ses poumons
étrange présence à soi il se berce
il ne sait plus à quoi il ne croit pas
il est sûr du soleil vieillissant à deux heures
de l’aube qui revient
des œufs glanés dans la grange
où des poules ont établi leur campement
et du temps
de ce présent où sa survie s’invente enfin