debout

claquement de langue des vagues
elles disent aussi le sérieux de l’écume
et les larmes
– innombrables présences venues de l’horizon –
sèchent à deux doigts des orteils
et la chaleur les boit
faisant mousser le long sable mouillé
il faut du sang froid
pour risquer face à cet immense fête
ce pas qu’engloutit la sérénité inaltérable des lames
pas perdu qui chante pourtant
crissement infime du poids du corps
et la ligne de plage a beau être infinie
– victoire – la voici coupée par mon corps

je suis là
je ne crie pas j’écris debout
chante chante confie la vague
éloigne les falaises
qu’elles accueillent ton écho
comme je le fais de la naissance sans cesse renouvelée
ainsi ta voix aura-t-elle ce grouillement
ce chaos nécessaire à l’ordre des chants et des choses

ta parole dit l’océan
signe mon écroulement sans fin
sur tes pieds nus