avril de vivre

respire et avance

il ne se passe rien 

d’autre que la vie bleue blanche 

son présent froid pour corps chaud 

provisoirement 

on vit entre deux dates

le pire est au glacé

après l’avant (naissance)

après l’après  

le mieux est au don 

à l’écrit au chant

on sifflote puis une voix un choeur

bonjour la chaleur 

les mains pour applaudir

enclore le visage

mains gorgées de mémoire

joies intérieures solides

dis-moi

homme au rire démodé

ris-tu encore souvent

dis-moi

et ta vie sur le fil

et tes filles et ton fils

et la joie de vivre

dis-moi

2 réflexions sur « avril de vivre »

  1. Dans ce qui a été la privation de lumière, de soleil, voici l’entrée du printemps à la pureté intacte qui efface le passé mort et porte la richesse des jours futurs.
    Mais le poète éprouve une appréhension de ce qui est à venir comme un reflux. C’est un moment critique, un entre-deux, un possible commencement d’un retour au froid. Une contradiction interne à fleur de mots. Hasardeuse entreprise que ce chant qui dit l’attente de la lumière et de la joie. Enchevêtrement de bonheur et d’inquiétude.

    Mais comme l’écrit Rilke :
    “Hiersein ist herrlich”
    “Être ici, voilà la merveille.” (Malte Laurids Brugge)

    1. Rilke vient à mon secours pour répondre à votre propre message, mais je crois y avoir répondu également dans ma réponse précédente. ça s’appelle dialoguer.
      ‘Etre ici’…
      Montaigne à peu près: vous vous plaignez des jours pénibles… “Eh quoi, avez vous donc point vécu??”

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