respire et avance
il ne se passe rien
d’autre que la vie bleue blanche
son présent froid pour corps chaud
provisoirement
on vit entre deux dates
le pire est au glacé
après l’avant (naissance)
après l’après
le mieux est au don
à l’écrit au chant
on sifflote puis une voix un choeur
bonjour la chaleur
les mains pour applaudir
enclore le visage
mains gorgées de mémoire
joies intérieures solides
dis-moi
homme au rire démodé
ris-tu encore souvent
dis-moi
et ta vie sur le fil
et tes filles et ton fils
et la joie de vivre
dis-moi
Dans ce qui a été la privation de lumière, de soleil, voici l’entrée du printemps à la pureté intacte qui efface le passé mort et porte la richesse des jours futurs.
Mais le poète éprouve une appréhension de ce qui est à venir comme un reflux. C’est un moment critique, un entre-deux, un possible commencement d’un retour au froid. Une contradiction interne à fleur de mots. Hasardeuse entreprise que ce chant qui dit l’attente de la lumière et de la joie. Enchevêtrement de bonheur et d’inquiétude.
Mais comme l’écrit Rilke :
“Hiersein ist herrlich”
“Être ici, voilà la merveille.” (Malte Laurids Brugge)
Rilke vient à mon secours pour répondre à votre propre message, mais je crois y avoir répondu également dans ma réponse précédente. ça s’appelle dialoguer.
‘Etre ici’…
Montaigne à peu près: vous vous plaignez des jours pénibles… “Eh quoi, avez vous donc point vécu??”