averse

après les grincements d’hiver

l’apaisement de mai 

qui fait les cols ouverts 

amène tendre joie de vivre 

soudain on éternue quelque part

une danse de précipitations s’annonce 

j’admire derrière les frondaisons

la puissance lourde 

des symphonies de nuées grises qui montent

menaces de fin du monde

sur les trottoirs les épaules s’engoncent 

de cirés crus 

enveloppant les passants audacieux 

qui courent vers on ne sait quel chez soi

je guette les auvents

passant de l’un à l’autre

une constante musique tapote 

sur la toile des abris 

l’eau gorge l’air

d’un flot soudain glacé

ironiques les caniveaux crachent à coeur joie

les parapluies qui éclatent 

me rappellent amusé

l’éclosion des champignons des bois

les nuages crèvent sans pitié

nettoyant la cité encrassée 

du printemps défleuri un peu

le mai fait alors reluire le monde

jusqu’à la moindre feuille 

qui ravie de l’eau nouvelle 

laisse perler un reste d’orage 

sur ses bords vernissés