Trois petites automitrailleuses se préparaient à l’assaut. Il tombait des cordes. On brûlait de passer à l’attaque ; l’attente était très pénible. Michels, le chef de la police, responsable du commando, hésitait encore. Il avait eu connaissance de l’ultimatum quelques heures auparavant, et depuis, il était sur des charbons ardents. Il était tiraillé entre le découragement et la colère. Il avait l’impression d’être observé par quelqu’un qu’il ne voyait pas mais qui ne le quittait pas des yeux. Il se faisait vieux et les décisions qu’il devait prendre lui pesaient. Il se mordillait la lèvre inférieure. Sans en avoir pleinement conscience, sa démission lui semblait la seule issue possible.
– Mais qu’est-ce qu’on attend ?
Hebbel tapotait sa boucle de ceinturon du bout des doigts de la main droite. Il voyait bien que Michels était épuisé et il en profita pour ajouter doucement :
– Allez, mettez fin à tout ça, qu’on en finisse !