que l’aurore paraisse
et les yeux de sang froid
étonnés de leur audace
fixent fleurs et toits
je me pense dans l’aube
le corps déplié vivant
reflet dans la croisée
un sourire un bonjour
c’est ma voix qui se rassure
s’installe au creux des vibrations
une aria s’esquisse vive
grave sans que je le veuille
je me souviens de ma place
dans la suite familiale
être l’aïeul n’est pas mal
du jour est encore un peu devant
pour vivre serein
lointain bien sûr
dépris d’un avenir à faire
mais le présent y gagne en fierté
la moindre mésange m’est soleil
les poumons disent oui à chaque pas
alors je fixe la terre vrai futur
avec un étonnement d’enfant
mes lèvres sentent monter
un début de parole
matin petit qui donne joie
et déplie les brumes trop calmes
je sens qu’un bonheur est là
je pourrais le toucher