les couples

c’est une danse

le violon est à l’impalpable

le pas cogne contre l’essence du bois

ainsi se forment les couples

sous l’égide imaginaire des sons

et le croisement bien réel des pieds mêlés

toute une vie s’y bâtit

souvent – parfois – 

j’aime aux yeux des couples

cette assurance d’éternité

ils se serrent les mains

pour lutter contre la terre qui tourne

horloges saisons années

c’est alors qu’ils sont splendides

candides et purs

hors temps

les damnés du ciel

n’y croient pas

haussent les épaules

la rime amour toujours les fait rire

la poussière du temps les fera déchanter

songent-ils en refusant la danse

ce sont pourtant eux les pauvres

immobiles et clos

car ils se jouent l’oubli

de l’ivresse épiphanie

qui brûle les corps

aux jours des verts printemps

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