midi
crudité trouble
des midis barrés
par les charges d’ouest
qui lestent l’air
la peine enivre
jusqu’au fond du salon
et janvier l’élégant
pensait-on
alourdit de haillons
les heures et les hommes
le voisin court
nuque mouillée
je le salue par la croisée
il éternue
gratte ses bottes
sur le paillasson rétif
ma vie compte à peine
guirlandes
la pluie s’ingénie
à déposer au plus fin
des brindilles
ses plombées fraîches
les gouttes accrochées
se font perles d’un collier
cent mille clochettes
font guirlandes de l’an
gammes pour les yeux
mon coeur les enclosent
avant qu’elles s’éparpillent
ensemençant l’humus
bonne chance
dans leur chute
car sous mes pas crispés
leur sort est scellé
en négatif sous ma semelle
vivre
le silence de l’humide
n’est jamais net
toujours gloussant
les gouttes font au cou
comme un nid blessure
j’aurais dû rentrer
l’eau du ciel me brûle
mes vertèbres protestent
on n’est pas des gouttières
et le dos m’est à douleur
billes projetées maladives
porteuses d’affections
que le vieil âge aggrave
je souris de ces calamités
que j’invente à plaisir
pour dire que j’ai vécu
et j’ai vécu
Toutes les réactions :
1Barbara Rousseau