le dit de juin

la lumière assaille

la rétine vacille 

des éclairs annoncent la fusion 

des jours

les nuits s’étranglent menacent de disparaître

sommeils heurtés 

cris d’ivrognes aux boulevards 

et puis la joie de juin

le débraillé des heures qui font grandir 

les blés et les pivoines 

mon amour tu crois toi aussi 

à l’expansion des âmes au creux des paysages

nous habitons un astre bien curieux

qui pousse à la folie vertige

mais le voici qui s’arrête

solstice

aide nous à respirer

on se pose mon amour 

on se repose

tant pis pour le sommeil 

on grimpe aux nuages

le simple temps d’un soupir 

je t’avais dit que le temps peut se suspendre

que le temps a ses ratés 

qui sont aussi des réussites

j’en veux pour preuve les coquelicots

ce sang sans pareil

qui bat vermeil au long des épis serrés verticaux

c’est celui de nos veines 

où l’on n’oublie jamais 

qu’il est notre chance vitale et qu’on s’aime