je voudrais retrouver ma voix d’enfant
pour chanter les ruines
de mille neuf cent quarante sept
au bord de la rivière amusée
qui se fiche de tout
cet hiver à la voix de fausset
a décanté les bruines
l’eau file devant l’attente sèche
de l’or que l’on espère puiser
sur les friches des cours
apparaît dans la voix du longtemps
un parent que n’illumine
ni le feu ni l’enfance qui tête
au fort de misères rusées
qui crachent sans atouts
écoute ami les voix d’antan
ceux projetés à l’usine
la ville était partante pauvrette
au long du cimetière abusé
dans la fraîche rue du loup
je crains le retour de la voix
même assourdie des gamines
en allées sur la pente des fêtes
loin de la fière prise – esprit –
dont s’entichent les fous